L'introduction récente de l'examen OPEN.A2 pour obtenir le BAPD en France a marqué une étape cruciale dans la réglementation des drones, notamment pour les drones de classe C2. Cette réglementation, harmonisée à l'échelle européenne, vise à normaliser les compétences des télépilotes. Toutefois, des interrogations persistent quant à la capacité de cette réglementation à maintenir un haut niveau de professionnalisme et d'expertise dans l'industrie florissante des drones.
L'examen OPEN.A2, désormais accessible en France, constitue une progression significative vers une réglementation plus harmonieuse des drones en Europe. Cette réglementation propose une formation, combinant théorie et autoformation pratique, pour permettre aux aspirants télépilotes de maîtriser les bases théoriques du pilotage de drones dans un contexte à faibles risques, conformément à la loi européenne sur les aéronefs civils circulant sans personne à bord. Toutefois, elle ne semble pas couvrir de manière exhaustive l'aspect pratique du télépilotage du drone, que ce soit pour la préparation des missions ou pour les procédures de vol et d'urgence.
L'État, par son manque de connaissance, est-il responsable de cette situation ?
La qualification OPEN A2 demeure un pis-aller, ne permettant pas les opérations hors de vue du drone. Cela remet sérieusement en question l'utilité d'un moyen aérien qui, de facto, permet de s'affranchir de la dimension verticale dans de nombreux contextes. Cette limitation ouvre la porte à de multiples infractions, car certains pilotes indisciplinés ne se gêneront pas pour s'affranchir de cette règle, conservant ainsi l'aéronef hors de vue et compromettant sa sécurité.
Par ailleurs, les opérations dans des zones à statut particulier ou près d'hélisurfaces, de zones d'aéroports contrôlées et d'autres aérodromes non contrôlés sont interdites avec ces qualifications. En observant l'espace aérien français, pour ne parler que de lui, on conclut rapidement qu'une préparation de vol rigoureuse et des protocoles clairement établis sont indispensables sur une grande partie du territoire. Face à cela, que penser d'une qualification si minimaliste ?
Au-delà de ce point, que dire d'une législation qui semble vouloir éviter des sujets nécessitant davantage de réflexion ? Les impacts sur les marchés sérieux ont, semble-t-il, été négligés. Les conséquences qui se généralisent dans de nombreux domaines tendent à provoquer une perte de marchés et, à terme, une diminution du Produit intérieur brut de notre pays. Avons-nous vraiment tant d'opportunités de travail pour que notre État choisisse de les minimiser ainsi ? Lorsque nous aurons scié la branche sur laquelle nous nous tenons, que deviendrons-nous ?
Et les domaines de compétence dans tout ça ?
Cependant, des inquiétudes subsistent sur la portée de cette formation accélérée. Bien qu'elle pose les bases réglementaires du pilotage de drones, elle s'avère insuffisante pour garantir un niveau de professionnalisme et de sécurité adéquat, en particulier dans des domaines spécifiques requérant une expertise métier poussée.
La comparaison peut être faite avec le passage du code de la route pour les conducteurs. Si le code établit les règles de base de la conduite, il ne qualifie pas automatiquement un individu comme conducteur expert ou professionnel, sans mentionner ceux qui ont fait de la conduite leur métier, comme les chauffeurs de bus ou les conducteurs de poids lourds. De même, si des tutoriels sur YouTube peuvent initier aux techniques de base de divers métiers, ils ne sauraient remplacer une formation professionnelle complète et certifiée. A part s'adonner au bricolage et espérer réussir une mission professionnelle, cela n'offre rien de concret à moyen et long terme.
Dans le secteur des drones, des domaines tels que l'agriculture de précision, la surveillance et la sécurité, la captation d'image artistique ou encore l'inspection technique, exigent des compétences spécifiques que l'examen OPEN.A2 ne couvre pas. En l'absence d'une formation spécialisée, les télépilotes risquent de se retrouver mal préparés face aux défis pratiques rencontrés sur le terrain et se faire distancer par ceux qui auront opté pour un parcours complet de formation. Restons sérieux, il faut appeler un chat par son nom. Espérer devenir professionnel dans les métiers du drone en se basant exclusivement sur le prérequis réglementaire relève de la légende urbaine qui fait le bonheur des détracteurs du drone, mais certainement pas celui des vrais professionnels du drone qui aspirent à intégrer cette technologie à leur avenir professionnel. N'oublions pas non plus le client au bout de la chaîne, qui s'attend à avoir affaire à un professionnel bien formé et non pas à un pilote de drone formé sur YouTube et avec seulement le certificat A2.
De plus, cette réglementation pourrait, à terme, décrédibiliser la filière des métiers du drone en France. L'industrie du drone en France, reconnue comme l'une des leaders en Europe, pourrait voir son statut menacé si les normes de formation et de certification sont perçues comme étant diluées.
Il est donc impératif que les télépilotes de drones, en plus de se conformer aux nouvelles réglementations, poursuivent une formation et une spécialisation dans les domaines où ils souhaitent opérer. Cela garantira non seulement une meilleure qualité et sécurité des opérations de drones, mais contribuera également à maintenir et renforcer la réputation de la France comme l'un des leaders dans le domaine des technologies et des applications de drones en Europe.
En résumé, l'examen OPEN.A2 et la formation associée représentent une avancée en matière d'harmonisation de la réglementation des drones en Europe. Cependant, pour garantir la sécurité, la qualité et la crédibilité des services de drones, une formation approfondie et une spécialisation continue demeurent indispensables pour tous les télépilotes aspirant à une carrière professionnelle dans ce secteur en pleine expansion.
Notre constat
Certains pourraient penser qu'en tant que centre de formation, nous sommes naturellement opposés à ces changements réglementaires, car ils pourraient affecter notre chiffre d'affaires (petite dédicace aux trolls et autres haters du web). C'est totalement faux. Nous avons toujours su nous adapter à la réglementation drone, et quel parcours cela a été ! Les plus anciens dans le domaine s'en souviennent encore. Nous traitons ce sujet avec pragmatisme et pédagogie, en nous appuyant sur une authentique expérience du terrain ainsi que sur des heures de recherche et de développement. C'est un contraste marquant avec certains bureaucrates de Bruxelles qui ne connaissent les métiers du drone qu'à travers des réunions, des drafts ou des lobbyistes industriels du drone (sans les citer).
Mais, que cela plaise ou non, nous sommes des professionnels des métiers du drone depuis 2012. Cela fait 11 ans, bientôt 12, que nous œuvrons dans ce secteur pour le faire progresser et le valoriser correctement auprès de nos stagiaires pilotes de drone (Posez-leur la question, ils en sont témoins). Nous pensons donc avoir une perspective éclairée et souhaitons informer pour une prise de conscience collective et professionnelle avant qu'il ne soit trop tard.
B.A pour Drone Process
J’ai pris le temps de lire les 60 pages du règlement Europeen. il faut que le détenteurs d’un CATT avant janvier 2023 fasse leur conversion (y’a juste à remplir le brevet dispo sur internet et le transmettre par e-mail à la Dsac). ça permettra d’avoir des épreuves rhétorique en moins pour passer le CATPD (pour faire simple c’est le CATT version Europe). Car pour l’instant les CATT n’ont aucune équivalence….il faudra repasser le théorique (examen) et sans doute repasser une formation théorique « version Europe…
Tout à fait d'accord avec BA, le problème c que ce discours ne touche que les convertis. Comment toucher les autres ?!